Published on Feb. 4, 2019 by Marion Couillaud

Il y a bientôt 40 ans, Charles Aznavour bénissait Marseille dans sa chanson "Allez Vai Maiseille". Aujourd'hui, Marseille le pleure. 

C’est à l’âge de 94 ans que Charles Aznavour nous quitte, laissant derrière lui une trace indélébile dans le cœur de chacun, peut-être encore plus dans celui des provençaux… 

Rien n’était plus cher au coeur de Charles que son Sud. Propriétaire d’un mas à Mouriès (Bouches-du-Rhône), il n’a jamais caché son attachement profond à ces rives de Méditerrannée, ces odeurs de lavande et ce doux accent aux airs chantants. S’il connaissait les « failles » de Marseille, il l’aimait à sa juste valeur. Hier, la Cité Phocéenne a perdu un de ses amis les plus fidèles.

Charles Aznavour s’était produit pour la première fois à Marseille en 1936, et a connu ses dernières acclamations au Dôme en janvier 2018. Engagé dans la défense des Droits de l’Homme, et profondément attaché à l’histoire de son pays d’origine, l’Arménie, on retiendra de Charles Aznavour plus qu’une voix unique et des mélodies inoubliables, une véritable force de la nature, de ces hommes qui ne courbaient pas le dos sous le poids d’une histoire qu’il savait dure.

Marseille, c’est près de 150.000 membres d’une même commune arménienne. Charles Aznavour s’est toujours beaucoup investi dans la mémoire due à l’une des plus sombres périodes de l’Histoire : le génocide arménien. Un prix littéraire récompensant le meilleur ouvrage de l’année lié à l’Arménie avait d’ailleurs été créé, et ce Grand Monsieur prenait plaisir à remettre ce prix, chaque année. En 2016, il avait été décoré de la médaille d’honneur du département des Bouches-du Rhône. Hier, c’était un peuple entier qui pleurait ce grand nom qui nous a quitté discrètement, comme il l’était toujours : discret mais si grand.

Dans sa chanson « Allez Vaï Marseille », célèbre dans le monde entier, sonnant comme un hymne à Marseille, Charles déclarait sa flamme à la Cité Phocéenne. Entre défauts et qualités, quel doux portrait il en a fait…

Alors aujourd’hui, c’est aux Marseillais d’ouvrir leur cœur à Charles; de parler fort, parler haut, contester le point, prendre la voix de César, le ton de Panisse et ne jamais oublier de donner de la voix pour ce qui leur tient à cœur, comme l’a toujours fait Charles Aznavour.

Merci Monsieur et que vivent encore longtemps vos belles pensées, douces mélodies, et superbes valeurs.