Publié le 2 juillet 2015 par Marseille Tourisme

«Moi vivant, il n’y aura pas de casino dans ma ville » ! Cette vieille rengaine que fredonnait inlassablement Jean-Claude Gaudin n’est plus de rigueur aujourd’hui. Le maire de Marseille a en effet annoncé son intention d’ouvrir un Casino au sein de la Cité Phocéenne afin, dit-il, «d’œuvrer au développement économique de la ville ». Si cette nouvelle ravit les touristes fortunés, elle est loin de faire l’unanimité chez les phocéens… Retour sur le projet le plus épineux du moment.

Marseille n’est pas Byzance

Sauf preuve du contraire, Marseille est une ville populaire et ouvrière à mille lieux des fastes de Cannes ou de Monaco. Le luxe n’y a pas sa place, au même titre que l’ostentation ou l’opulence. Alors comment accepter que certains dépensent en une nuit ce que d’autres gagnent en une année ? Cette question d’éthique et de déontologie a longtemps servi de catalyseur au débat, empêchant toutes tentatives des casinotiers. Mais une seconde question, plus insidieuse, résonne encore en sourdine : Faut-il ouvrir un casino dans une ville déjà gangrenée par l’affairisme et l’argent sale ? Rien n’est moins sûr. Le blanchiment d’argent est devenu monnaie courante et le risque d’ouvrir un casino-lessiveuse est bel et bien réel.

 

Une aubaine pour le tourisme

Marseille Provence 2013 est terminée mais son spectre plane toujours au-dessus de la Bonne Mère. La Cité Phocéenne attire chaque année des millions de touristes qui se pressent en cortège dans les ruelles du Panier et se hasardent volontiers dans les expositions audacieuses du MuCEM. Dominique Vlasto, élue UMP au tourisme estime en cela que l’absence d’un casino constitue un manque à gagner substantiel : « On a des hôtels cinq étoiles remplis par des étrangers qui viennent et aimeraient jouer » martèle-t-elle. Pourquoi s’obstiner à ignorer l’existence de cette clientèle aisée qui est pourtant devenue une réalité objective ? Les touristes fortunés doivent se rendre à Cassis, Carry le Rouet ou Aix en Provence s’ils veulent goûter au plaisir incomparable de la roulette et des machines à sous. Torturée entre sa morale salvatrice et l’appât du gain, Marseille est aujourd’hui face à un dilemme presque insoluble. Faut-il renoncer à nos valeurs fondamentales au profit de l’essor économique ? L’avenir nous le dira.