Vous connaissez la plage du Prophète ? Sur la Corniche, cette petite plage de sable protégée par une digue en pierre, un terrain de volley, et le soir beaucoup de fêtes. On s'est tous demandé pourquoi ça s’appelait comme ça. On vous révèle enfin la signification de ce nom si spirituel pour une plage.
« Oh, on va se prendre un bain au Prophète ? », cette phrase qui sonne bizarre pour un « non-marseillais », mais familière pour les phocéens. La plage du Prophète, où plutôt l'anse du Prophète, est connue par tous les marseillais, mais peu d'entre nous connaissent l'origine de ce nom à priori si éloigné de ce qui n'était qu'un petit port de pêche. Marseille Tourisme vous explique pourquoi l'anse du Prophète s'appelle comme ça.
Le saviez vous ? La plage du Prophète est une des rares « vraie » plage de sable à Marseille. La construction de la digue date de 1894 et avgait pour objectif de faire obstacle à l'accumulation d'algues, dont la décomposition dégage une odeur nauséabonde. Ces algues sont encore là de nos jours.
Hypothèse n°1 : le nom d'un bateau
Selon une explication qui faisait jadis autorité, le nom de l'anse du Prophète proviendrait d'un bateau … ! En effet, c'était l'époque où l'extension du port à la Joliette étaient encore en construction, et le Vieux-Port était alors complètement saturé. Si bien que nombre de bateaux étaient contraints de débarquer leurs marchandises dans des lieux plus éloignés comme l'Estaque, au Frioul, ou même à Endoume. Au Roucas Blanc, la petite baie était souvent occupé par un petit trois-mâts, à voile et à vapeur construit à Sète en 1852. Son nom : « Le Prophète », ce cargo effectuait du transport de marchandises entre Marseille et le Maroc, et l'Algérie. De 1853 à 1856 , ce navire va quasiment élire domicile dans cette anse qui abritait alors un petit port. Le lieu, situé bien à l'écart, était dit-on bien commode car le propriétaire consacrait une partie de son activité àç la livraison d'armes vers le Maroc. Il faut imaginer ce navire de 42 mètres, avec ses voiles et ses cheminées fumantes dans ce petit coin du Roucas Blanc, les habitants auraient alors associé ce lieu « ben là bas au Prophète », et de là serait rentré dans le langage courant. Le dit navire aurait fait naufrage quelques années plus tard dans le Var tout proche.
Hypothèse n°2 : le nom d'un chanteur lyrique à succès
Une autre hypothèse, soulevée par David Coquille du journal La Marseillaise, avance qu'il s'agit de la mémoire d'un célèbre artiste, Jean-Vittal Jammes, dit Ismaël qui résidait dans le quartier. De 1854 à 1860 il réside au grand théâtre de Marseille, l'actuel opéra. C'est à Marseille où il prend sa stature d'artiste avant la consécration parisienne. C'était une véritable star de l'époque, qui était régulièrement mentionné dans les principaux journaux entre 1860 et 1880. Il y a effectivement une traverse Ismaël dans le 7e arrondissement non loin du Prophète. Et dans cette petite ruelle se trouve la Villa Ismaël qui aurait appartenu au baryton, ayant même des harpes sur sa façade.